Sur les traces du corail à Ajaccio

Comme évoqué dans mon article sur le salon des blogueurs voyage, la découverte de la Corse a commencée par une journée de blogtrip en petits groupes dans les environs d’Ajaccio. Nous avons choisi le thème « trésors de la méditerannée » afin de profiter d’une visite guidée de la ville sur le thème du corail le matin suivie d’une session snorkeling aux îles sanguinaires l’après-midi. Retour sur une journée pleine de découvertes en compagnie de Mégane et Guillaume (Idées d’Evasion), Martino (The Travel Magazine), Valentine et Aurélie (Hello it’s Valentine) et Rattana (Icis Laos Cambodge) !

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Visite guidée de la ville d’Ajaccio

La journée débute sous un soleil radieux par une balade dans les rues d’Ajaccio en compagnie de Pierre-André, un guide de l’office du tourisme. Grâce à ses connaissances encyclopédiques ponctuées de quelques anecdotes croustillantes, il parvient à nous plonger dans l’histoire de la « cité du corail ». Depuis sa fondation en 1492, l’histoire d’Ajaccio a toujours été intiment liée à l’exploitation de ce matériau précieux, également qualifié d’or rouge.

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Déjà très recherché dans l’antiquité pour la joaillerie, le corail de méditerranée se différencie du corail du pacifique par sa couleur et son caractère non poreux. Selon la légende romaine, le corail serait né du sang de Méduse, un monstre marin décapité par le héros Persée. La croyance populaire accorde à cette pierre un pouvoir de protection contre le mauvaise œil. Encore aujourd’hui, une tradition très vivace en Corse consiste à offrir un pendentif en corail à chaque nouveau né.

Sous l’impulsion des napolitains, l’exploitation du corail se développe peu à peu à Ajaccio avant d’atteindre son apogée au XVIII ème siècle où plus des trois-quarts de la population vit de cette activité. Dans la principale rue piétonne de la ville, à quelques pas du musée Fesh, on peut admirer la maison à arcades sur plusieurs étages d’un ancien corailleur ayant fait fortune.

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Nous continuons la balade vers la place des palmiers où nous découvrons une statue de Napoléon entouré de quatre lions. Une fois nommé en Consul en 1802, il publie un arrêté visant à favoriser le développement de l’activité autour du corail. Son objectif était de créer une manufacture permettant de tailler la matière brute sur place, à Ajaccio. Malheureusement son entreprise a échoué et encore aujourd’hui 90% du corail pêché en Corse est envoyé à Torre del Greco près de Naples pour être transformé.

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Après avoir parcouru quelques petites ruelles, nous finissons la visite guidée près de l’église St Erasme, dédiée aux marins. Un lieu idéal pour rappeler les conditions de vie très difficiles des corailleurs de l’époque : seulement équipés d’un petit outil, la martoline, ils plongeaient en apnée à des profondeurs importantes plusieurs heures par jour.

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Visite de l’atelier de Madame Odier

La matinée se poursuit avec la rencontre de Anne-Marie Odier dans son atelier-boutique Chrysolithe situé rue Bonaparte. Installée depuis 1974 à Ajaccio, cette sculptrice autodidacte crée entièrement ses bijoux depuis la monture en métal jusqu’à la taille des pierres. Spécialiste du corail, elle fait désormais figure d’exception en étant la seule à le travailler directement sur place à Ajaccio.

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Anne-Marie commence par nous donner quelques éléments sur la récolte et le travail du corail. Dans les années 70, la croix de Saint Andrée utilisée pour racler les fonds marins a créé des dégâts importants sur les gisements existants en mer méditerranée. Avec une croissance de quelques millimètres par an, la régénération des récifs de corail est un processus extrêmement lent. Bien que la pêche soit une activité désormais très réglementée en Corse, le corail en tant qu’organisme vivant est menacé par la pollution et le réchauffement de l’eau. Le corail mérite bien son surnom d’or rouge : la matière brute se négocie actuellement entre 2000 et 10000 euros le kilo selon la qualité.

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Dans les vitrines, nous découvrons ensuite différents bijoux faits en corail dont la couleur peut varier d’une teinte rouge sang à une teinte très claire appelée peau d’ange. Nous passons ensuite du côté atelier pour une démonstration de taille. Anne-Marie sort d’un petit coffret en bois quelques branches de corail qu’elle manipule avec précaution. A partir du produit brut, de nombreuses étapes, polissage, ponçage et façonnage sont nécessaires pour rendre la pierre lisse et brillante.

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Déjeuner au stella di Mare

Pour la pause déjeuner, nous sortons du centre-ville d’Ajaccio et empruntons la route des Sanguinaires pour se rendre au Stella di Mare. Cet hôtel trois étoiles idéalement situé au bord de l’eau offre une vue exceptionnelle sur le golf d’Ajaccio et les îles Sanguinaires. Nous déjeunons en terrasse pour la première fois de l’année avec au menu un délicieux carré d’agneau accompagné d’une ratatouille. Avant de partir pour notre activité plongée de l’après-midi, nous avons même le temps de faire une petite partie de carte.

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Snorkeling aux îles sanguinaires

Le club de plongée des calanques qui nous accompagne pour l’après-midi est situé juste en dessous de l’hôtel. Après quelques explications sur le déroulement de l’activité, nous nous équipons d’une combinaison intégrale, d’un masque et d’un tuba sans oublier la paire de palme. Nous nous mettons une première fois à l’eau pour rejoindre le bateau qui nous emmène en seulement 15 minutes à proximité des îles sanguinaires.

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La randonnée palmée se fait en compagnie de Ludo qui prend le temps de faire des arrêts stratégiques pour nous faire découvrir la vie sous-marine. Nous observons entre autre des oursins, des concombres de mer ou encore des anémones. A cette période de l’année, l’eau est encore frisquette mais les combinaisons sont épaisses et nous pouvons rester dans l’eau quasiment une heure sans problème.

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Contrairement à la croyance populaire, le nom de sanguinaires ne viendrait pas de la couleur des roches au coucher des soleil mais d’une dérive étymologique des îles dites sagonaires car appartenant pendant un temps à la ville voisine de Sagone. Cet archipel constitue aujourd’hui une réserve naturelle importante pour les oiseaux et la flore endémique.

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Nous débarquons avec le groupe sur la plus grande des îles sanguinaires afin d’aller explorer les ruines d’un ancien lazaret. Ce centre de mise en quarantaine a été construit par Napoléon pour éviter que les pêcheurs de corail ne rapporte en ville les maladies contractées durant leur voyage en Afrique du Nord. Nous finissions la balade au sommet de l’île prés d’un phare automatisé en 1985, date à laquelle les derniers habitants ont quitté l’île.

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C’est finalement des images pleins les yeux et des histoires pleins la tête que nous reprenons le bateau puis le bus en direction du centre ville d’Ajaccio. Notre découverte de l’île de beauté ne fait que commencer mais nous savons déjà que nous ne serons pas déçus !

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 Cette journée nous a été offerte par l’office du tourisme d’Ajaccio et les différents partenaires dans le cadre du salon des blogueurs de voyage francophone #WeAreTravel15. Néanmoins les choix éditoriaux et les opinions exprimées dans cet article me revienne en toute indépendance.

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4 Comments

  1. says: Valentine

    Tu racontes tellement bien cette journée !!!! Bravo pour ton énorme travail éditorial, je réalise que je ne me suis pas autant « foulée » que toi pour décrire nos activités. J’ai laissé les photos parler d’elles-même.
    C’était en tout cas très cool de te rencontrer ce jour là 🙂
    Coucou à Guillaume et à bientôt j’espère !

    1. says: Solène

      Merci beaucoup ! Oui j’ai tendance à être un peu bavarde dans mes articles 😉 Super contente aussi de t’avoir rencontrée et même revue depuis ! A bientôt Solène

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